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CHRONIQUES DE VOYAGE... 
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Chronique n° 037, le mercredi 5 juin, Guatemala-ciudad (Guatemala)
Chronique n° 038,   le samedi 8 juin, Guatemala-ciudad (Guatemala)

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Chronique n° 037, le mercredi 5 juin, Guatemala-ciudad

 

 

 

 

 

 


Chavès

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


la pyramide du soleil


Quetzalcóatl
les Dieux Aztèques
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 2, Mexico

La bourse de Mexico ne cesse de baisser, ainsi que le peso face au dollar. Les impôts sur le tabac vont augmenter de 100%. A Cuba, Fidel a fait un discours depuis la capitale de sa province d'origine, imperturbable sous la pluie, devant 250.000 personnes, pour dire que contrairement aux gouvernements corrompus des USA et d'Amérique Latine, aucun dirigeant cubain ne se met de l'argent dans la poche, ou sur un compte à l'étranger. Voilà pour lui le signe d'une vraie démocratie, face aux tripatouillages inhérents au capitalisme et au néo-libéralisme.

Ce matin, je visite avec un groupe (2 vénézuéliennes dont ni le cœur, ni la raison ne penchent du côté de Chavès, un colombien qui a voté Uribe, préférant "une vraie guerre qui dit son nom à une fausse paix qui ressemble à une guerre qui ne dit pas son vrai nom", et 2 anglais isolés car ne parlant pas espagnol), en compagnie d'un guide dynamique et plein d'humour, le site de Teotihuacàn, avec ses pyramides.

Pour y aller, nous passons devant les 140 "ciudades perdidas" (équivalent des favelas) du nord de la ville. Zone de cahute, bicoques, toutes sauvages ou presque, de vrais bidonvilles en désordre urbanistique, entre l'autoroute et les usines, parfois rongeant les collines, parfois s'étalant sur le plat. Il y aurait là 5 millions de personnes et le guide pense que Mexico dépasse les 22 millions d'habitants. Les ordures traînent partout, avec les meutes de chiens jaunes errants.

De temps en temps, des habitations collectives privées plus riantes, d'un étage, mais alors tout est entouré d'un mur de 3 mètres prolongé d'un grillage de 1 mètre. La protection maximum, comme au péage où il est interdit de descendre de voiture, sinon tu risques de te faire bouffer par des molosses protégeant les guérites. Puis la campagne très sèche, avec des cactus et, de temps en temps, du maïs.


                                                            La pyramide de la Lune à Teotihuacàn
Teotihuacàn a vécu comme cité de 400 ans avant JC jusqu'après 850 après JC. Rappelons que les espagnols arrivent au Mexique en 1519 et qu'ils ont imposé, avec Cortès, 300 ans d'occupation. Cette ville serait celle où les dieux se réunirent pour créer le soleil et la lune (d'où les noms des 2 pyramides), mais en réalité, on ne sait vraiment ni comme elle s'appelait, ni comme cela s'écrivait. A l'époque, il y avait 5 lacs, dont un salé. C'est le site le plus important d'Amérique Latine, absolument somptueux, le plus grand centre religieux, puis commercial, politique et militaire. Il fait 21Kms², plus important que la Rome antique, avec 210.000 habitants. Plus de 1.000 archéologues travaillent sur ce site énorme avec des fonds de l'UNESCO.

On y reste environ 3 heures, puis retour vers Mexico à Nuestra Señora de Guadalupe, qui apparut à un jeune paysan, lieu reconnu comme site de miracles par l'Eglise en 1573. 17 à 20 millions de touristes et pèlerins chaque année, avec un joyeux bordel entre la basilique ancienne (qui s'est affaissée de 8 mètres car la ville est construite sur des zones de marécage) et l'autre, plus moderne, où l'on passe, derrière l'autel, devant le portrait de la Vierge sur un tapis roulant pour faciliter l'écoulement. Des messes ou prières de façon quasi permanente, dans un mélange de rites catholiques et de traditions populaires héritées des aztèques. C'est le plus imposant site en langue espagnole consacré à la Vierge. Jean-Paul II y est venu 4 fois, et vient une cinquième en juillet. N'ayant pas d'argent pour lui élever une statue, les mexicains ont déposé les clefs dont ils ne servaient plus : elles ont été fondues et une statue de métal de 4 à 5 mètres domine l'esplanade entre les deux basiliques.

Lundi 3 juin, toujours à Mexico

Menace de grève à la télé et à la radio, alors que le Mexique vient de gagner son premier match. Les aficionados tempêtent…

Le crédit est désormais plus cher au Mexique, et, au Canada, c'est le bordel politicien : 2 ministres des finances en 10 jours !

20 paysans se sont entretués, dans une province du Mexique, pour une querelle de limites de terres. Le gouvernement penche plutôt pour une querelle liée au narcotrafic. La femme de Chavès demande le divorce ; la lutte des enseignants protestataires continue ; la guerre a repris de façon intensive en Colombie ; et le Brésil est le premier pays au monde pour le nombre de voitures blindées (400 par mois), puis vient le Mexique (170) et la Colombie (150). Cuba commence à accepter l'Euro, le gouvernement se félicitant que cette monnaie dispute la suprématie du dollar. Les ventes en exportation chiliennes sont en baisse pour 2001 (cuivre, fruits, vins). Près de 30% de la population active chilienne travaille dans l'économie informelle, ce qui représente près de 13% du PIB. La crise argentine coûte 470 millions de dollars à l'Uruguay par la faute de la baisse des exportations de Montevideo (perte sur les 4 premiers mois de 2002 de 70%).

Je pars un peu plus de 3 heures à pied, après avoir échangé l'argent qui me reste contre des dollars et réservé 5 nuits à Cuba. Je vais vers le monument dédié à la Révolution, Panthéon des révolutionnaires mexicains, dont, sur 6, 4 ont été assassinés (dont Pancho Villa). Je tombe sur une manifestation de retraités des services publics, protestant contre le fait que le gouvernement diminue leurs pensions. Je continue et arrive devant une nouvelle manif. d'enseignants car la négociation a fait chou blanc. Ca se durcit : ils traitent le Président de menteur et la ministre de l'éducation de "couleuvre". Elle était dans les anciens gouvernements du PRI et elle est accusée de complicité avec la bureaucratie syndicale, qui a trahi l'école publique ; on l'accuse même de complicité de meurtre d'un militant (Acosta).

Je pars ensuite vers le monument à la gloire de Bolivar, celui à la gloire de San Martin, puis vers la place Garibaldi, consacrée elles aux Mariachis, avec restaurants musicaux et statues sur socles, dont celle du créateur du "Cucurrucu Paloma" (Sosa). Ensuite, je me promène dans les rues derrière le Zocalo, encore plus commerçantes et bruyantes que celles de Caracas. Ca grouille, ça crie, ça piétine, ça mange debout dans la rue des "tortas" (galettes de maïs avec viande ou légumes à l'intérieur). Je vais visiter 3 ou 4 églises, très baroques et chargées d'or, puis je vais manger à la Casa Popular, restaurant mexicain indiqué lui aussi par Josée de Montréal.

Je rentre à l'hôtel et à 16 heures, je pars vers l'aéroport. Il faut que j'y sois 3 heures avant le départ ! L'attente est longue et l'arrivée à 22h30, heure locale de Guatemala-Ciudad. Je prends de l'argent et avec un taxi, j'arrive à l'hôtel, fermé par un immense portail de métal. Il y a une piscine et un très beau jardin, mais il fait frais car il a plu. Je m'endors à minuit.

 

Mardi 4 juin, Guatemala-Ciudad

J'ai une belle chambre et une salle de bains confortable et neuve. Mais à 4h30, un avion passe au dessus de l'hôtel. Comme à Mérignac, c'est toute la ville qui est sur la trajectoire de l'aéroport. Il faudra que je me couche tôt, mais on se fait au bruit, et il n'y en pas des tonnes…

La ville fait 2,6 millions d'habitants sur 12 dans le pays, et elle est à 1.500 mètres d'altitude.

Hier à Mexico, j'ai vu plusieurs camionnettes pleines de paysans armés de machettes. J'apprends aujourd'hui qu'ils ont fait le siège du palais présidentiel pour réclamer la libération d'environ 12 des leurs, arrêtés après les assassinats dont j'ai déjà parlé hier.

Ici aussi des personnes circulent avec la machette en bandoulière ou sur le côté. Des paysans, je suppose. Je remarque aussi que nombre de femmes portent le costume traditionnel.

Quelques nouvelles : Jean-Paul II va venir ici pour la 3ème fois en juillet. Il est question de doubler les impôts (je préviens les mécréants qu'il n'y a pas de relation de cause à effet). El Periodico titre : "Chavès sans épouse, mais avec la révolution !". Sa femme le quitterait pour des raisons politiques. Cuba décide d'augmenter les prix des produits importés de 10 à 30% : le pétrole va y passer aussi, car les 30% de sa consommation fournis par le Venezuela ne suffisent pas et comme le dollar monte… Des jeunes, en République Dominicaine, sont accusés de rites sataniques qui les ont amenés à torturer, brûler et tuer plusieurs personnes dans des cérémonies macabres.

Après avoir pris mes rendez-vous, je vais à pied ce matin jusqu'à l'Office du Tourisme situé sur un immense axe nord-sud qui traverse la ville autour duquel elle s'est agrandie peu à peu. Puis je prends un bus et vais vers le centre historique. En descendant, le conducteur n'attend pas et s'en va. Je me cogne violemment le coude. Les bus sont aussi nombreux et polluants et aussi vieux qu'à Lima, mais ils sont plus gros. Je vais au marché central, qui a plusieurs étages où l'on trouve de tout, en particulier des fruits superbes : ananas, mangues, pêches, grenades, pastèques, melons, raisins, pommes, poires, fruits de la passion, cerises, prunes, fraises, bananes, etc. La tomate est 0,80 F le kilo. Puis je visite la cathédrale, ors et marbres, en particulier l'autel recouvert d'un dôme de marbre et piliers de la même matière. Puis, après avoir traversé la place du centre historique, je me dirige vers le parc Minerve, au nord, où il existe une carte en relief du Guatemala sur un rayon d'environ 30 mètres. Original, on peut monter sur 2 guérites pour dominer l'ensemble. Le pays est entre ces 2 océans, à 2/3 montagneux, avec des volcans à 4.000 mètres. En y allant, j'ai remarqué ici aussi des résidences bien protégées (barbelés et haute tension) qui contrastent avec l'absence de luxe du centre historique de la ville et des passants que l'on sent populaires ou travailleurs de misère. Les indiens sont dans l'ensemble plutôt petits et trapus, mais les femmes jeunes ont des visages de poupée.

Il y a des secteurs que l'Office du Tourisme m'a demandé d'éviter, notamment ces lieux d'agression préférés que sont les gares d'autobus.

Je retourne en bus et descends devant la porte du palais présidentiel recouverte d'affiches, de slogans, de banderoles contre le néo-libéralisme, l'impérialisme yankee, le gouvernement. Il s'agit des ouvriers d'une entreprise étrangère qui les exploite de trop, à leur goût. Je vois même une banderole de soutien de travailleurs canadiens. L'entreprise est peut-être de là-bas. Des vieux que j'interroge me disent que les manifestants sont partis manger. Il y a par contre plusieurs membres de la police militaire.

Puis je visite le patio intérieur du Tribunal Suprême électoral (à voir avec ses décorations de peinture et piliers en bois) et je prolonge par celle du Palais national, palais aussi de la culture avec des fresques murales sur la Conquista, la vie des indiens avant et une qui représente Don Quijote et Sancho. Le conquistador local s'appelle Acevedo, que l'on voit guerroyant contre les indiens. Une exposition de peintures est aussi ouverte. J'y trouve une trentaine de bambins d'une école. Il y a notamment un tableau qui représente un gorille immense tenant dans ses bras un jeune homme. Le singe porte la calotte d'un évêque et, devant lui, un groupe de curés défile, avec un diable en perspective. Le tableau s'appelle tout simplement : "Pederastas", sur fond de buildings américains, et fait sourire beaucoup le monde. On devrait l'offrir à Jean-Paul II.

Je mange au marché pour 12F (un morceau de poulet, du riz et une bière). Je rentre en bus et discute avec un jeune de 25 ans au chômage, comme beaucoup dans ce pays. Il faut dire que la guerre civile a duré longtemps et que la paix n'a été signée qu'en 1996. Il faut du temps pour reconstruire un pays à genoux.

18h30. Il se met à faire nuit. Demain, à 5h30, il fera jour.

A la télé mexicaine "Azteca", on fait un sondage en direct pour savoir quelle peine infliger à un séquestrateur : 50 ans de prison, la perpétuité ou la peine de mort. 70% demandent la peine capitale. Autres chiffres : enquête de l'UNAM (Université publique) dans les écoles secondaires. Plus de 80% ont vu des actes délictueux à l'école et plus de 73% des armes, toujours à l'école. A Caracas, une nouvelle conférence de presse de militaires gradés demande que le gouvernement cesse sa politique, et en particulier d'armer ses partisans. En Colombie, bagarres entre grenades lacrymogènes (les flics) et cocktails Molotov (étudiants opposés au nouveau pouvoir). En Uruguay, le Président s'excuse publiquement à la télévision en présence du Président Duhalde d'Argentine pour les accusations erronées qu'il a portées quelques jours plus tôt contre le gouvernement argentin, sa corruption et son incapacité. Tragediante, comediante !!

J'entends une très belle chanson de Renaud : "Docteur Renaud, Mister Renard" (note de DD&JPD, les webmasterss : le site, super !...le clip, génial !). Ca me fait plaisir de le voir revenir et d'entendre la belle guitare qui l'accompagne.

Mercredi 5 juin

Temps couvert, 28°. Je fais ma chronique avec beaucoup de problèmes, au point que la directrice de l'hôtel, que je remercie ici, m'a prêté son bureau et son appareil personnel pendant 2 heures pour que j'y arrive.
(site Web de l'hôtel : www.hotelplazaguatemala.com)

J'ai un contact téléphonique avec un collègue qui part au Mexique.

Quelques autres nouvelles. Toute la presse fait ses titres sur Zidane. Le vice-ministre de la justice est accusé de corruption (notamment trafic de voitures). Des bandes de truands se massacrent pour le contrôle de trafics de drogue. Au Guatemala, l'un est accusé de 53 assassinats. Le cours du café s'effondre, exportation essentielle du Guatemala. Le Salvador a adopté le dollar comme monnaie nationale le 1er janvier 2002, prenant la suite de l'Equateur. Et pendant ce temps, à New York, les personnes en dessous du seuil de pauvreté sont passées de 13 à 14,6% de la population…

 Je remercie pour leurs messages : J. Dubosc, C. Reginensi, W. Malavelle, P. Pommier, J.P. Descamps, M. Brunner à Caracas, J. Fougère, Cleisa au Brésil, J. Murga au Guatemala.

Pensée du jour : "Le fait que l'homme est capable d'action signifie que, de sa part, on peut s'attendre à de l'inattendu, qu'il est en mesure d'accomplir ce qui est hautement improbable." Hannah Arendt.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Teotihuacàn
(la vallée des dieux)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

liens : http://www.mexique-fr.com/teotihuacan.php3


(cliquez sur la carte miniature pour l'agrandir)

Chronique n° 038, le samedi 8 juin, Guatemala-ciudad (Guatemala)

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